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Vernon Subutex : trash, drôle, magnifiquement écrit... incontournable !

Quelle claque encore que ce dernier roman en deux tomes de Despentes ! Elle avait déjà choqué et révolutionné la littérature avec Baise-moi, elle revient avec ce pavé incroyable, d'une écriture ciselée, crue, émouvante, passionnante...

Ce roman à suspense est géniale, addictif et envoûtant.

On le quitte triste et orphelin.

Vernon Subutex est un ex-disquaire qui a marqué une génération, avec un vrai talent pour la musique, et qui se retrouve à la rue. il vit dans un monde de la nuit, du show-biz, puis dans le monde de la rue, des SDF, des paumés...

Il croise des destins, des personnalités, des situations, des aventures...

Et puis il y a Alex Bleach et Vodka Satana dont les suicides sont suspects et cachent peut-être une autre réalité... et puis Aicha, La Hyène, Céleste, Gaëlle, Patrice, Sélim, Pamela, Loïc, Charles, Olga et Laurent... qui continuent l'histoire en racontant la leur.

Le roman est extrêmement bien construit, fort, vampirisant mais fantastiquement...

Un classique. Un joyaux de la littérature française.

"Charles a gagné a la loterie. Ouais. lui, le vieux furoncle séché. La bonne blague. (...) Deux millions. Qu'est ce que tu dis de ça gros tas? Et, en une nuit, Charles avait perdu son insouciance. Pendant plus de soixante ans, il avait avancé dans cette existence de comas éthyliques en apéros, en hurlant au comptoir à qui voulait l'entendre qu'il n'en avait rien à foutre, de rien, qu'on ne vienne pas l'emmerder. Terminé, la décontraction.

(...)

La Véro, c'est du vieux modèle, ça descend de l'institutrice qui épousait le paysan, ça ne trahit pas son homme. Il avait bien vu que ça lui coûtait de ne pas faire de lardon. Et même à lui, quelque part, ça lui faisait quelque chose. Mais il faut être réaliste, deux pochtrons pareils, le pauvre machin aurait eu beau jeu de brailler les nuits entières, il n'aurait réveillé personne. Et avec la gueule qu'ils ont, tous les deux, il aurait ressemblé à quoi le truc ?

(...)

Qu'est-ce qu'il allait en faire de ce paquet d'oseille ? Bon Dieu de bon Dieu, en trois jours et trois nuits d'insomnie, il avait eu le temps de retourner le problème en tous sens : une maison ? Qu'est-ce qu'il foutrait d'une maison ? Où ça, une maison ? Dans un bled où il ne connaîtrait personne ? Dans le Sud, chez ces connards de fachos ? Avec des bistrots plein de chasseurs qui ne parleraient que de génocider des ragondins ? Dans le XVIè, où les troquets sont moins accueillants qu'un établissement pénitentiaire ? En Normandie ? qu'est-ce qu'il irait foutre ailleurs que chez lui, franchement ? Une maison, la belle affaire ! Est-ce qu'il avait envie de s'acheter une maison ? Etre propriétaire le faisait chier. Et l'idée d'aller voir un notaire et tout le fourbi des papiers... Ah non, non. Pas de ça pour ces vieux jours.

(...) (après être passé à la française de jeux touché son chèque)

De retour dans sa cuisine, il était plus démoralisé qu'autre chose. Alors quoi : qu'est-ce que tu vas faire de ce pognon, papy? Acheter des costards ? Rien à foutre. Faire des voyages ? Plutôt crever. Il n'aimait ni les valises, ni le soleil, ni la plage, et encore moins être dépaysé. Alors quoi ? Tu parles d'un problème... il allais se payer des petites poulettes. Ca ne le dérangeait pas le moins du monde qu'une jeunette lui lèche le trou du cul uniquement parce qu'elle en voulait à son argent... mais il allait les lever comment, les petites nanas? Dans les bistrots où il traînait, ça ne grouillait pas de petites pépettes... Bon Dieu, il n'avait pas encore touché cet argent que déjà une série d'emmerdements se profilait, rendez-vous à la banque, paperasseries, nouveaux amis, hypocrisie et complications de toutes sortes...

(...)

Il avait payé sa tournée de cognacs au comptoir du Zorba, puis il avait rejoint la Véro, comme tous les jours, au PMU de la rue des Pyrénées. Si on lui avait dit qu'un jour, il décocherait le gros lot et qu'il se retrouverait comme d'habitude à se prendre le bec avec la grosse...

(...)

Petit à petit, il s'était habitué à la situation et avais compris ce qu'il allait faire de avec cet argent : rien. il en était le premier surpris, mais après examen, sa vie lui paraissait la meilleure qu'on puisse mener; Il allait la continuer, en beaucoup mieux."


un blog de plus ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans un monde stéréotypé, triste, anxyogène, quelques lueurs de plaisir, de bonheur, de genie

Quelques idees, quelques photos... ma vérité !

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