Les garçons sauvages de Bertrand Mandico. Extra-terrestre !

Fable effrayante, douce-amère et légèrement cinglée. Univers de carton-pâte malsain, de tempêtes et de naufrages, de jungle spongieuse et joufflue, vivante et érotique, de propos poétiques et décousus, frivoles et inconscients. Conte amorale, fantasmatique et noir. Montage sépia ou chromatique, personnages hybrides, éphèbes et androgynes, sensuels et cruels. Ambigüité et férocité. Paillettes scintillantes et découpage subaquatique. Pellicule blackboulé par le flux et le reflux.

Domptés par un capitaine Fracasse ou Caverne pour leur esprit pervers et nuisible, matés par une muse sans âge, spirituelle et ignoble, les garçons sauvages sont d’irrécupérables pitres, des psychopathes âcres et dédaigneux, des libertins insouciants. Ils errent dans l’existence sur un Drakkar malmené et échouent piteusement sur un caillou poilu et végétal, plein de plumes et de liquide visqueux et caillé. L’île organique les happe goulument, les mâche et les rumine, les digère, les transforme et les recrache.

Sensualité poussé à son paroxysme, sexualité sous-jacente ou jacente, beauté des corps et des chairs, souillés, salis. Ames grises sombres à peine éclairées par quelques lueurs…

La femme est-elle l’avenir de l’homme ?

Ce film est un ovni, à voir.