Budapest ou presque le Lucas Nine, OVNI Bédesque poétique et absurde

Avec son style littéraire impeccable, ses tournures de phrases fantasques, poétiques et surprenantes, Nine nous embarque dans un polar décalé et ubuesque.

L'inspecteur Sigilozy du bureau des digressions, une des antennes contestées de la police hongroise, mène une enquête sans dessus dessous, sans lâcher le fil, en prenant les chemins de traverses dans une Budapest ou presque, fantasmée, transfigurée, clichéisée entre vampires, Danube rouge, violons gitans mélancoliques, grands bazars magyares, liseuses de mauvaise aventure, ours mal léchés, météo capricieuse et personnages à triple vies !

Absurde, étonnante, savoureuse, la chevauchée fantastique de l'inspecteur des digressions permettra de résoudre cette énigme et de démasquer les coupables de ces meurtres de papier, infâmes et inutiles...

La poésie qui se dégage de ce dessin atypique, la danse de Flederina, la prose très amusante et la conclusion géniale de cet OVNI de la Bédé vaut le détour.

Extraits hasardeux :

"cette lumière narquoise qui tombait sur les gens et les immeubles avec une insolence qui frôlait la vulgarité", "la voix nasale du chanteur suintait par le cornet de l'amplificateur, éclaboussant de tristesse tout ce qui l'entourait. c'était un spectacle lugubre." "tout le monde sait que ces orgueilleux animaux plumifères descendent le cours du fleuve depuis Vienne, toujours en couple puisque la monogamie constitue l'une de leurs perversions les plus connues. en certaines occasions ils s'efforcent de relâcher leur cou, l'inertie les oblige alors à se mouvoir en cercles concentriques. Les habitants exaspérés finissent par leur jeter du pain sec. Seuls ceux qui survivent à l'impact parviennent jusqu'à notre Budapest."